Que devient Grenoble Foot 38 : de la Ligue 1 à la possible remontée en National, 6 ans de galère

Tous les amateurs de Ligue 1 avaient vu Grenoble disparaître des radars lors de la saison 2009-2010. Le GF 38, dernier avec 23 points, est alors descendu en Ligue 2. Ce qui lui est arrivé par la suite est une catastrophe que des clubs professionnels comme Le Mans ont déjà vécue. Malgré un stade flambant neuf, de l’argent frais venu de l’étranger et une très bonne formation, le club a déposé le bilan. Comment est-ce arrivé ? Autopsie d’un désastre dont aucun club n’est à l’abri.

2010-2011 : Grenoble dans l’antichambre de l’enfer

Après une saison en Ligue 1 désastreuse, le GF 38 repart en Ligue 2. L’effectif pro est pillé : Romao part à Lorient, Battles à Saint-Étienne, Feghouli à Valence et Akrour à Istres. Sans aucune ossature solide, l’équipe enchaîne les défaites. A cette époque, les parieurs s’en donnent à cœur joie. Ils se ruent chez les bookmakers pour bénéficier du bonus de Zebet.fr, de PMU ou d’Unibet afin de gagner de l’argent sur le dos de ces malheureux grenoblois. L’équipe termine dernière de Ligue 2 avec un déficit budgétaire qui s’est creusé depuis la descente de Ligue 1 l’année précédente.

La sanction est sans appel : Watanabe, l’investisseur japonais, se retire et le 5 juillet 2011 Grenoble dépose le bilan. La DNCG décide de rétrograder Grenoble en Division d’Honneur, mais le GF 38 sera finalement repêché en CFA2. Selon Olivier Saragaglia, actuel entraîneur du club et figure historique du GF 38, le dépôt de bilan aurait pu être évité en vendant les meilleurs joueurs du club lors de l’exercice 2010-2011. À ce prix, la DNCG aurait peut-être autorisé le club à repartir en National. Mais, même en national, sans équipe solide, le club n’aurait pas fait mieux qu’en Ligue 2.

2011-2012 : une saison en CF2 puis la remontée

Lorsque Grenoble a le message de la DNCG comme quoi le club est autorisé à jouer en CFA2, les figures historiques du foot isérois reprennent la main. Saragaglia est rappelé en catastrophe et il dispose de deux semaines pour faire un groupe avant le début du championnat. Contre Corte, lors de la première journée, Grenoble n’a que 12 joueurs sur la feuille de match, dont trois gardiens. Avec cet effectif au rabais dans lequel 2 gardiens jouent en tant que joueurs de champ, le GF38 bat Corte (0-2) en ouverture du groupe E. Sans le savoir, Grenoble remonte la pente.

Dans la foulée, Alain Fessler, président de l’association du GF 38, et Rolland Romeyer, président de l’AS Saint-Étienne signent un partenariat. Deux volets sont au programme : formation et marketing. Après la victoire à Corte, Grenoble gagne à domicile devant Fréjus Saint-Raphaël (2-0) devant plus de 2.000 supporters. La saison est lancée et Grenoble terminera en tête du groupe E en ayant perdu seulement 4 matchs.

2012-2015 : une lente montée en puissance

Pour sa première saison en CFA, Grenoble termine troisième du groupe B, derrière Strasbourg et Raon. Idem en 2013-2014 ou les Grenoblois finissent derrière Marseille-Consolat et Rodez. L’année suivante, l’inusable Nassim Akrour revient au club et le GF38 rate de peu la montée en National en échouant à quelques points de l’AS Béziers. À l’heure actuelle, le club joue sa quatrième saison dans l’antichambre du football semi-pro et est en tête de son groupe. La montée ne devrait donc pas leur échapper.

Mais le football ne fait pas tout à cet échelon. L’association Grenoble Football 38 a encore des dettes qui remontent au dépôt de bilan de 2011, car elle avait une part dans la SASP. Le club a encore un statut associatif et doit être structuré administrativement pour espérer regagner le statut professionnel. Sportivement, les dirigeants espèrent regagner la Ligue 2 aux alentours de 2020.