Quevilly s'est-il vu trop beau ?

 

Demi-finaliste en Coupe de France la saison passée, Quevilly avait vécu une fin de saison difficile en CFA, manquant l’accession en National. Du coup, l’été dernier, au moment d’attaquer le nouvel exercice, l’objectif était clair : l’accession, et rien d’autre.

Le début de saison semblait prometteur, avec une première place dans le groupe A de CFA, et un nouveau beau parcours en Coupe de France, jusqu’en seizièmes de finale. Mais en ce printemps 2011, la situation s’est gâtée pour Quevilly, qui n’a remporté qu’une victoire lors des 9 dernières journées de championnat, et qui se retrouve donc troisième du classement, à 3 points de la tête.

« Un problème mental évident »

Pour Régis Brouard, l’entraîneur de l’USQ, ce revirement est assez incompréhensible. C’est en tout cas ce qu’il a expliqué cette semaine sur la web radio RTL-L’Equipe, dans l’émission Lundi Soir de Foot proposée en partenariat avec le site Foot-National.com : « Ca fait plus de 2 mois que l’équipe s’est perdue dans des choses inexplicables. Il y  a un problème mental évident. Alors est-ce que l’équipe s’est vue trop belle avec des points d’avance et des matches en retard ? Peut-être… En tout cas, aujourd’hui, on a pris de mauvaises habitudes et on se trouve en difficulté. »

Certes, sur le plan comptable, la situation n’est pas encore désespérée pour Quevilly, loin de là, d’autant que les Normands ont encore un match en retard par rapport à leurs concurrents directs pour la montée, le CA Bastia et le Red Star. Pas de quoi rassurer pour autant Régis Brouard : « Sur l’aspect comptable, rien n’est perdu. Mais dans le contenu des matches, il ne se passe plus grand chose. Aujourd’hui, c’est pratiquement le néant lors de chacune de nos prestations. Tout ce qu’on savait faire et qu’on avait mis en place est en train de disparaître. Qu’est-ce qui s’est passé dans la tete des joueurs ? On ne sait pas. Les joueurs, individuellement, se sont perdus dans des choses que je n’arrive pas comprendre. J’étais loin d’imaginer que ça pouvait nous arriver. On n’arrive plus à se redresser et j’ai bien peur que la fin de saison soit compliquée pour nous et qu’on n’arrive pas à réaliser les objectifs annoncés en début de saison. »

Régis Brouard sur le départ ?

On l’aura compris, la déception sera immense du côté de Quevilly, si le club ne parvient pas à rejoindre le championnat de National. Et si le coach normand reconnaît que « l’ambiance dans l’équipe est bonne », il avoue aussi ressentir une certaine inquiétude du côté des dirigeants. Une inquiétude légitime « puisque l’on ne reconnaît plus cette équipe ». Mais outre la déception, qu’adviendra-t-il de Quevilly la saison prochaine en cas de non-montée ? « Si on montait en National, tous nos joueurs seraient reconduits… Sinon, ils devront tous chercher un club et un emploi. On a l’impression qu’ils ont gagné les matches avant de les avoir joué, il faut impérativement changer ça. » Et au moment d’évoquer ses ambitions personnelles, le technicien ne cherche pas à fuir ses responsabilités :  « On avait fixé des objectifs et si on ne les atteint pas, il faudra se poser les bonnes questions. Car si on n’y arrive pas, c’est aussi que je n’y suis pas arrivé. Alors si on repart pour une saison, il faudra se poser les bonnes questions : avec qui, avec quels moyens on repart ? » Et surtout, cela se ferait-il avec ou sans Régis Brouard ? Là encore, les choses sont claires : « Par rapport à mes ambitions personnelles, j’ai envie de retrouver le niveau au-dessus… » Mais nul doute que si Quevilly monte en National, l’ancien meneur de jeu poursuivrait volontiers l’aventure avec les jaune et noir. D’autant que la perspective d’un derby contre Rouen ne pourrait qu’ajouter un peu de piquant à cette nouvelle saison…