La gueule de bois du foot amateur

Pas un jour ne se passe sans que des réactions tombent au sujet de l’élimination de l’équipe de France.

Plus qu’une véritable déroute sportive, la performance des Bleus en Afrique du Sud tourne à l’affaire d’Etat, certains s’empressant de dénoncer les dérives d’une société trop multiculturelle à leur goût pendant que d’autres préfèrent pointer du doigt la professionnalisation du football.

Mais au final, comme cela a été dit et redit, c’est tout le football français qui paie les pots cassés, au premier rang duquel figure le monde amateur.

Entre fatalité et amertume

Les clubs amateurs auraient aimé que la France fasse un beau parcours. Comme en 2006, par exemple – pour 1998, on pouvait rêver… La dernière Coupe du Monde en Allemagne et la finale jouée par les Bleus avaient en effet permis d’attirer 180 000 nouveaux licenciés dans les clubs de l’Hexagone, selon des chiffres rapportés par Le Monde.
Quatre ans plus tard, la tendance est inversée : les nouveaux licenciés devraient être rares et c’est même une vague de « désinscriptions » que redoutent certains… Mais au final, difficile de tirer une quelconque bonne note de cette campagne sud-africaine. Ainsi, Jean-Claude Couailles, président du district de football de la Haute-Garonne dresse un constat amer, toujours dans Le Monde : « Tout le monde attendait beaucoup de la Coupe du monde, c’était un événement et je pense que jusqu’au dernier moment les gens espéraient que les joueurs allaient se reprendre. »

« Une bande de lâches qui a ridiculisé le foot »

Fataliste, le Haut-Garonnais se montre toutefois moins rude que certains de ses collègues envers les hommes de Raymond Domenech. Notamment Alain Porcu, président de la Ligue Méditerranée de football, qui stigmatise le comportement de ces joueurs qui « ne respectent pas d’où ils viennent. Sans le football amateur, il n’y aurait pas cette bande de lâches qui a ridiculisé le football et la France ». Avant d’ajouter, toujours plus amer : « Le football, c’est une école de la vie. On y apprend le respect, la solidarité, l’amitié, et tout ça a été balayé d’un revers de la main. L’équipe de France ne représente aucune de ces valeurs. »

La FFF doit changer, mais comment ?

Pour tous ces responsables du football amateur, une remise en question s’impose. Plus que ça, c’est carrément une refonte du système actuel qui semble privilégiée. Sur le terrain, l’arrivée d’un nouveau sélectionneur est actée. Celle de nouveaux joueurs semble probable. Mais c’est aussi en coulisses que les choses doivent changer, notamment du côté de la FFF. Une fédération pourtant gérée jusqu’alors par des amateurs qui « ne touchent pas un radis » dixit Alain Porcu… Dans ce cas, peut-on parler des dérives du foot professionnel ? Là n’est pas le débat, mais cela permet d’en ouvrir un autre : si la FFF doit être secouée, quel devra être le prochain organigramme.
« Le président de la fédération ne doit pas forcément être issu du monde amateur, il faut avant tout s’attacher à la compétence de la personne. Je ne dénigre pas le travail de ceux qui sont en place mais peut-être qu’il faut changer le système actuel. » Telle est en tout cas la conclusion de Daniel Pecqueur, président de la ligue de football du Nord-Pas-de-Calais. Voilà qui traduit bien l’ampleur de la tâche qui attend l’ensemble du foot français dans les mois à venir.

Lire l’intégralité de l’article du Monde, Le football amateur lutte contre la mauvaise image des Bleus