Comment concilier football et Ramadan ?

Un mois de jeûne, forcément, ça laisse des traces. Surtout lorsque l’on pratique un sport de haut niveau. Si les footballeurs professionnels tels que Frank Ribéry ont déjà expliqué comment ils conciliaient le Ramadan avec le foot pro, il est intéressant de se pencher sur la question au niveau du football amateur.

Pas de jeûne
le jour du match

Dans un article paru dans le Progrès, plusieurs responsables de clubs évoquent leur gestion du Ramadan. Une gestion qui n’est évidemment pas la même lorsque le mois de jeûne se déroule, comme cette année, en plein été. Mais si les organismes sont évidemment influencés par cette pratique, il convient de noter que le Coran apporte quelques précisions sur le respect du Ramadan. Ainsi, le report du jeûne est autorisé en cas de circonstances exceptionnelles. Et la pratique du sport peut donc en être une, comme l’explique Robert Valette, entraîneur de l’équipe réserve de l’OL : « Depuis que j’entraîne, la solution la plus couramment adaptée par les pratiquants était cohérente : jeûne en semaine mais pas le jour du match.»

C’est un peu le même son de cloche qui ressort de la formation de Monts d’Or Azergues, où le coach Kamel Boudjellaba doit gérer le cas de six joueurs musulmans : «Il est évident qu’on n’a rien à imposer. On respecte les choix et les convictions de chacun. Je préfère parler de responsabilité. Chacun est mature, se connaît et sait comment il va se comporter. Le seul bémol est cette période de fortes chaleurs qui va obligatoirement avoir une incidence sur les organismes. C’est ce qui va inciter – je le pense – la plupart des pratiquants à ne pas jeûner le jour du match. Mais à le rattraper plus tard.» En CFA, la situation est encore semblable du côté de Lyon Duchère ou de Villefranche-sur-Saône.

Vigilance après le Ramadan

Au final, le respect du mois du ramadan et la pratique du football ne sont donc pas incompatibles, contrairement à ce que certains prétendent. Il suffit simplement de respecter certaines règles « logiques » pour ne léser personne et prendre soin de son organisme pendant et après ce mois de jeûne, comme le dit Christian Scheiwe, entraîneur de l’AS Saint-Priest, club de CFA2 : «J’ai constaté que c’est l’après-ramadan qui peut causer quelques soucis. Les organismes sollicités différemment durant un mois paient après-coup ces privations. Pendant le jeûne la déshydratation a renforcé le risque de blessures tendineuse et musculaire. Il y a eu un certain nombre de changements physiologiques comme l’alimentation, l’hydratation et le sommeil. C’est là qu’on doit se montrer le plus vigilant.» Vigilant… et tolérant.

Découvrez l’article paru dans les colonnes du Progrès