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  • A quand des quotas sur les joueurs homos ?

    Dire que la politique de quotas évoquée dans les coulisses de la FFF a mis le monde du foot en émoi est un doux euphémisme. Cette affaire va d’ailleurs bien au-delà des limites du ballon rond. Cette affaire aux relents racistes nous renvoie toutefois à une autre forme de discrimination assez répandue dans le monde du football : l’homophobie. L’occasion de s’entretenir avec Pascal Brèthes, président et cofondateur du Paris Foot Gay (PFG).

    « Un faux débat aux
    relents nauséabonds »

    On ne sera pas étonné d’apprendre que Pascal Brèthes trouve cette politique des quotas « affligeante ». Même s’il préfère, comme beaucoup, attendre les comptes-rendus des enquêtes en cours avant de se prononcer plus clairement, il dénonce fermement les propos prononcés lors de la réunion du 8 novembre 2010 et publiés par Mediapart : « Le football est jusqu’à présent l’un des rares endroits où les meilleurs réussissent, sans qu’il soit question de couleur de peau. Là, on nous sort une excuse débile à propos des joueurs binationaux. Nasri et Zidane ont choisi de jouer pour la France, non ? Les meilleurs restent toujours en France, ce sont les moins bons qui se tournent vers une autre sélection, c’est donc un faux débat. Un faux débats qui a en plus des relents nauséabonds. » Un point de vue très largement partagé aujourd’hui…

    « On se bouge pour le racisme,
    pas pour l’homophobie »

    Ces relents nauséabonds, ces discriminations, Pascal Brèthes les connait bien. Et depuis 2003, il tente de les combattre avec son association du Paris Foot Gay. Alors, racisme et homophobie, même combat ? Oui et non… « L’homophobie est toujours un sujet tabou dans le football. D’ailleurs, tous les clubs sont toujours d’accord pour se mobiliser contre le racisme et signer une charte à ce sujet, mais dès qu’il s’agit d’homophobie, cela semble poser problème. »

    De fait, une charte contre l’homophobie existe bel et bien : elle a été signée par… 6 clubs de L1 (PSG, Nice, Auxerre, Saint-Etienne, Montpellier et Bordeaux) et un club de L2 (Le Havre). « La LFP a demandé cette semaine encore aux clubs de signer notre charte pour le 7 mai. Aujourd’hui, je n’ai eu aucun retour… Si ça reste comme ça, cela voudra dire que les choses n’ont pas avancé… » Même la FFF avait déclaré le 26 novembre dernier qu’elle signerait la charte du PFG et pourtant, à ce jour, cela n’a pas encore été fait…

    Le football, univers machiste et rétrograde… On ne peut que rappeler qu’à part Olivier Rouyer, aucun footballeur de renom n’a osé faire son coming-out en France. « Et encore, il l’a fait vers 50 ans », rappelle Pascal Brèthes. Si la FFF et la DTN entendent s’inspirer de l’Espagne pour former de nouveaux joueurs de talent, le président du Paris Foot Gay incite tout le monde à regarder du côté de l’Allemagne pour ce qui est de la lutte contre l’homophobie : « Depuis quelque temps, la situation change en Allemagne. Des joueurs hétéros prennent positions là-dessus, il faudrait aussi voir ça en France. »

    Le droit à l'(in)différence

    Cette homophobie latente, le livre de Bruno Godard et Jérôme Jessel, Sexe Football Club – qui sort ce 5 mai 2011 aux éditions Fetjaine et nous y reviendrons plus longuement sur Amateurdefoot.com –, en parle assez longuement. Faisant même intervenir un joueur de Ligue 1 homosexuel… mais qui refuse de faire son coming-out aujourd’hui. Un chapitre entier est même consacré à Yoann Gourcuff, dont l’homosexualité supposée affole fréquemment le web. Mais finalement, que Yoann Gourcuff soit gay ou non, on s’en fout, non ? C’est évidemment ce que rappelle aussi Pascal Brèthes, qui ne peut cependant que constater qu’aujourd’hui, « les homosexuels se retrouvent presque obligés de réclamer un droit à la différence dans le foot, alors que nous devrions en être au stade de l’indifférence »… Peut-être que le fait « d’aider ces gens à se déterminer » comme aurait pu le dire Laurent Blanc et d’instaurer des quotas de joueurs homosexuels dans les centre de formation changerait les choses ?

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