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  • Petit historique de l’essor et de la chute de l’Evian-Thonon-Gaillard entre 2008 et 2016

    Logo du club de foot d'EvianAprès Grenoble, Strasbourg et Le Mans, c’est au tour d’Evian-Thonon-Gaillard de sombrer dans les limbes du football. Relégué sportivement en National à l’issue de la saison 2015-2016, le club savoyard a été retoqué par la DNCG, qui lui a supprimé son statut professionnel.

    Soit, ça fait toujours mal de voir un club s’effondrer de la sorte, mais il faut tout de même rappeler que ce club est avant tout une réussite entrepreunariale, à la différence de clubs comme Gueugnon, Calais ou Sedan, qui sont des institutions dans une terre profondément amoureuse du football. Petit retour sur un désastre en grandes pompes.

    2008-2010, réussite sportive et création de l’ETG

    Franck Riboud, président du groupe Danone

    Franck Riboud, l’un des principaux artisans de la structuration du club.

    Lors de cette saison, le club passe du CFA au National. À cette époque, le club s’appelle le FC Croix-de-Savoie 74. Danone, par l’intermédiaire de Franck Riboud, est le partenaire principal du club. Pascal Dupraz, l’homme des montagnes, est à la tête de l’équipe-fanion. Lors de sa première saison en National, le Club finit à la cinquième place. À la fin de la saison, le club se restructure et devient une SASP où les actionnaires vont se bousculer pour acheter des parts : on trouve par exemple Michel Denisot, Sébastien Bazin, Romatet (Condé Nast France), Lizarazu, Boghossian et même Zidane.

    Le club aborde la saison 2009-2010 avec une ambition énorme et un nouveau nom : Evian-Thonon Gaillard. Pascal Dupraz passe directeur sportif et Stéphane Paille occupe le poste d’entraîneur. L’ex-joueur lyonnais sera limogé à l’orée de l’hiver pour des motifs assez obscurs, alors que le club marchait pourtant bien. Dupraz assure l’intérim, le temps pour les dirigeants d’engager Bernard Casoni. Ce dernier mènera le club en Ligue 2, en ayant remporté le championnat de National avec 82 points. Dans son équipe, se trouvaient déjà des joueurs qui feront le voyage jusqu’en Ligue 1 comme Cédric Barbosa et Bertrand Laquait.

    2010-2015, l’ETG et le monde professionnel

    Cédric Barbosa sous le maillot d'Evian

    L’emblématique capitaine Cédric Barbosa qui aura joué du National à la Ligue 1 avec le club

    En Ligue 2, le club savoyard ne va rester qu’une seule saison. Les hommes de Bernard Casoni vont terminer 1er du championnat et ainsi accéder au plus haut échelon du foot français. À l’entame de la saison, le club abandonne son enceinte historique Joseph-Moynat de Thonon-les-Bains et migre au parc des sports d’Annecy.

    Entre 2011 et 2014, le club va évoluer au plus haut niveau sous les ordres de Bernard Casoni, de Pablo Correa puis de Pascal Dupraz. On verra défiler des joueurs comme Jérôme Leroy, Sidney Govou, Christian Poulsen, Saber Khalifa, Daniel Waas, Youssouf Sabaly, Modou Sougou ou Tulio De Melo. Les Savoyards vivotent, mais se rapprochent dangereusement de la zone rouge d’année en année.

    Lors de la saison 2014-2015, les choses vont basculer. En interne, le club vit une scission entre les actionnaires majoritaires et la direction du club, représentée par Trotignon lui-même soutenu par Franck Riboud. Danone retire sa participation et un nouveau sponsor principal est trouvé : MSC Croisières. Malgré un groupe de qualité, le club ne parvient pas à éviter la relégation en Ligue 2. Dupraz est limogé en compagnie de son fils pour faute grave. Les deux sont accusés par la direction du club d’avoir contrefait la signature de Joël Lopez, l’ancien président du club.

    2015-2016, Ligue 2 et perte du statut professionnel

    Pascal Dupraz, l'emblématique entraîneur

    Connu pour ses coups de gueule, Pascal Dupraz restera à jamais associé aux années phares du club.

    En Ligue 2, l’équipe est reprise par Safet Susic, qui était libre après avoir été à la tête de l’équipe de Bosnie Herzégovine. L’effectif est pillé : Waas part à Vigo, Thomasson à Nantes, Hansen à Bastia, Sougou repart à l’OM et Sabaly retourne au PSG. Avec un recrutement fait à la va-vite, le club va droit dans le mur. En janvier, Susic est débarqué et c’est son adjoint, Romain Revelli, qui prend les rênes de l’équipe. En fin de saison, l’équipe est reléguée en National malgré une victoire contre Nîmes (4-1).

    Le club passe son traditionnel oral de fin de saison devant la DNCG. Il propose deux dossiers : le premier pour une participation au championnat de National avec le soutien de Doyen Sport qui apporterait 5 millions, le deuxième pour une réintégration en Ligue 2 avec 8 millions garantis par Yves Bontaz. Que nenni, répond le gendarme du foot français ! L’ETG se retrouve alors en CFA. Deux ans ans après avoir affronté l’OM et le PSG, Evian-Thonon-Gaillard devra batailler dans le groupe C de CFA avec Annecy, Raon l’Étape et… Grenoble.

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