Les Bleus dénoncés pour leur amateurisme
Que ce soit dans le monde du foot amateur ou professionnel, dans le monde de la politique, des médias ou des people, tout le monde donne son avis sur la situation calamiteuse de l’équipe de France en Afrique du Sud. Si Jean-Michel Larqué, Bixente Lizarazu ou encore Luis Fernandez s’en prennent vertement à Raymond Domenech, si Jamel Debbouze défend clairement son ami Nicolas Anelka, d’autres en veulent aux joueurs. C’est aussi le cas de Thierry Teboul qui, s’il n’est pas la personnalité la plus connue du grand public, n’estpas le moins virulent, lui qui dénonce « l’amateurisme » des Bleus.
De Greg Akcelrod à Thierry Teboul
Au lendemain de la défaite face au Mexique, nous vous avions publié la réaction de Greg Akcelrod, ce fameux « Rocancourt du foot amateur », qui dénonçait les choix de Raymond Domenech et l’état d’esprit des joueurs. Ce commentaire en avait fait sourire certains. Agacé aussi.
Aujourd’hui, c’est donc au tour de Thierry Teboul de livrer son point de vue. Directeur de la Recherche à l’ICD (l’Institut International du Commerce et du Développement), Thierry Teboul est expert en économie du sport et du management sportif et, bien sûr, grand amateur de foot. Dans les années 1970, il a joué milieu de terrain en catégorie benjamins à l’AS Sartrouville et il est aussi co-auteur du livre « Amour, gloire et crampons ».
« La fin d’une époque »
« Nous voilà rassurés ! La ministre des sports, Roselyne Bachelot, s’est entretenue avec Patrice Evra, le capitaine de l’équipe de France de football, après s’être entretenue avec le président de la République. Tout devrait rentrer dans l’ordre dans les heures qui viennent. On tend vers une remise en ordre du désordre […].
Pour la première fois dans l’histoire du sport français, c’est la faillite d’un système qui nous est donné de voir en direct. Et le spectacle est saisissant. Là encore tous les ingrédients sont réunis : heure par heure, la crise évolue au gré des déclarations, des révélations et des coups de théâtre en tout genre. « On » ne sait plus ce qui vrai, ce qui ne l’est pas, et les rumeurs les plus folles circulent entre l’Afrique du Sud et Paris renforçant la théâtralité de la crise qui n’en manquait déjà pas. Sur le plan de la mise en scène, les médias sont servis : presse écrite, télévisions et radios trouvent là une occasion unique de donner à cette Coupe du Monde toute la dimension émotionnelle dont elle manque cruellement sur le terrain. De leur côté, les politiques peuvent quel que soit leurs bord clamer haut et fort leur attachement à l’unité nationale et à l’honneur de la France. Quant aux sponsors, au moins certains d’entre eux, ils peuvent se draper dans une dignité qui relègue le football et ses acteurs à un amateurisme bon teint.
Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes : après avoir démontré le processus de professionnalisation de ce sport jusque dans ses moindres détails, nous voilà presque surpris par tant d’amateurisme de la part des différents protagonistes de cette crise. Presque surpris…Car s’il y a bien un lieu qui résistait à la professionnalisation, c’était celui de l’Equipe de France… Quelque chose nous dit que cet épisode marquera la fin d’une époque. Faut-il vraiment le regretter ? »
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