Foot amateur : des primes anormales ?

« Il est anormal que des joueurs amateurs perçoivent de l’argent. » Cette déclaration est celle de Patrice Malatray, président du club de Domtac, dans l’Ouest lyonnais, dont l’équipe fanion est montée cette saison en Honneur Régional. Pourtant, l’existence de primes dans le football amateur est connue depuis des décennies. Alors, que faut-il penser de ces petits bonus glanés par les joueurs en cas de bonnes performances ?

De 25 à 150 euros la victoire

Dans le football professionnel, les primes attribuées aux joueurs se comptent au bas mots en dizaines de milliers d’euros. Dans le monde amateur, naturellement, les sommes sont bien moindres. Des journalistes de Tribune de Lyon ont ainsi mené une petite enquête à ce sujet. Et rapportent que « les primes varient entre 25 et 150 euros par victoire ». Une somme qui peut paraître dérisoire, mais qui fait toujours plaisir en fin de mois pour ces joueurs amateurs, qui doivent concilier leur passion pour le ballon rond avec un « vrai » métier.

Plus que les primes en elles-mêmes, des interrogations demeurent quant à leur provenance, ces sommes « ne pouvant raisonnablement pas venir de la billetterie »… De là à parler d’arrangements plutôt que de primes, il n’y a qu’un pas… qu’il est bien évidemment compliqué de franchir. Le dossier de Tribune de Lyon amène également à se poser d’autres questions, notamment au sujet de la présence d’anciennes « gloires » du foot français au sein de clubs amateurs, mentionnant notamment les exemples de Jean-Michel Ferri, ancien international et capitaine du FC Nantes, au Feyzin CBE (2003 à 2008), ou encore de l’ancien lyonnais Sylvain Deplace, à Marcy Charbonnières, qui « représente aussi une catégorie de salariés dont les revenus peuvent atteindre les 3 000 euros mensuels ».

Vive la Coupe de France !

Alors, oui, il ne s’agit là que de quelques exemples lancés « comme ça », au détour d’un article. Mais ces exemples peuvent mettre en doute l’existence d’une vraie passion pour le sport, d’autant que les exemples de corruption dans le football amateur ont également fleuri ces derniers mois… comme souvent en fin de saison.
Pour ceux qui croient encore à une éthique sportive – et il faut y croire ! –, on pourra se dire que les footballeurs amateurs ont chaque saison l’occasion de briller en Coupe de France, une compétition qui peut s’avérer magique sur un plan humain et sportif et salvatrice sur un plan financier. Pour rappel, les joueurs de Calais, alors en CFA, avaient reçu 150 000 francs chacun – soit 22 900 euros environ – pour avoir atteint la finale de la compétition en 2000. Voilà une prime qui donne de la motivation !

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