Le foot en France, combien ça rapporte ?
Le football français connaît-il vraiment la crise ? Oui et non… Pour ne pas se limiter à cette réponse de normand, il convient naturellement de distinguer le foot professionnel du foot amateur. Si, pour ce dernier, les difficultés sont évidentes, c’est nettement moins le cas du côté des « gros » clubs. C’est en tout cas ce que rapporte l’étude Foot Pro 2010 menée par le cabiner Ernst & Young pour le compte de l’Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF).
Le sport qui valait 4,3 milliards
En France, le football dégage un chiffre d’affaires global de 4,3 milliards d’euros. Mais attention, ce chiffre prend en compte de très nombreux facteurs, pas seulement les ventes de billets ou de produits dérivés. A lui seul, le football pro représente 29% de cette somme avec 1,276 milliard d’euros par an.
L’activité des clubs rapporte 653 millions d’euros à l’économie locale, le football permettant effectivement à de nombreux secteurs de dégager des revenus supplémentaires : les jours de match, ce sont notamment les bars, restaurants et transports ; le lendemain, ce sont les journaux de presse spécialisée ou de presse régionale qui en profitent – 80 millions d’euros pour ces derniers.L’enquête révèle par ailleurs que les équipementiers, bookmakers éditeurs de jeux vidéo et média se partagent la coquette somme de 2,44 milliards d’euros par an à l’échelle nationale. Si l’on ramène ce chiffre aux seuls site webs spécialisés, chaines TV, radios et presse, celui-ci s’élève encore à 1,3 milliard…
L’Etat, l’autre grand gagnant
Si le foot dégage autant d’argent, c’est aussi parce qu’il emploie beaucoup de monde : ainsi, 25 134 personnes travaillent directement ou indirectement grâce au football, dont 1 140 joueurs – soit 22 emplois pour chaque joueur pour les amateurs de statistiques ! Outre les joueurs, ce chiffre se répartit également entre les personnes travaillant directement pour les clubs – 3 973 employés dans l’entretien des stades, les services de sécurité… –, celles qui tirent indirectement des bénéfices du football – 3 373 personnes dans le BTP, le commerce, les hôtels… – et les médias – 3 473 employés.
Avec tout ça, c’est l’Etat qui peut se frotter les mains, les taxes prélevées auprès des clubs s’élèvent à 1,1 milliard d’euros. Mais au vu des bénéfices déjà engendrés, la perspective de l’organisation de l’Euro 2016 laisse augurer de rentrées d’argent supplémentaires assez conséquentes. Surtout lorsque l’on sait que les 1,7 milliard d’euros investis pour l’occasion devraient être financé par le privé à hauteur de 60%…
Ce qui aurait été intéressant serait de comparer ces chiffres avec ceux des grandes nations de football tel que l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne.
L’idéal serait de s’en approcher le plus possible afin de vendre encore mieux notre championnat et avoir de meilleur retombés auprès du football amateur en France !