Marcel Desailly prône l'humilité

Parrain du projet African Football Dream Team, Marcel Desailly démontre une nouvelle fois sa volonté de participer au développement du football africain. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’ancien international tricolore d’origine ghanéenne, qui affirme que « l’accès au sport en Afrique est quelque chose de primordial », s’est autant investi dans ce projet, comme il l’explique lui-même…

1- Qu’avez-vous pensé du projet African Football Dream team lorsqu’on vous l’a présenté ?

C’est un très très bon concept, qui va permettre à de jeunes joueurs de s’exprimer et d’avoir la chance de connaître la compétition. Comprendre que la compétition existe dans le sport, mais aussi dans la vie de tous les jours. Cela va leur apprendre la discipline. En fait, il y a plein d’éléments que les jeunes vont découvrir à travers le sport. L’humilité est aussi l’un de ces éléments. Il faut avoir cette capacité à être humble face à la réussite, car cette réussite est très rapide aujourd’hui pour cette nouvelle génération. Si vous n’avez pas d’humilité et que vous pensez que les choses sont arrivées, vous allez tomber de très très haut […].

L’idée d’une dream-team panafricaine, c’est vrai que c’est un rêve. Comme le rêve de notre ancien président Nkrumah – président du Ghana de 1960 à 1966, ndlr – qui a toujours rêvé de l’union de l’Afrique pour être très fort face au reste du monde. Et cette union-là, si elle peut déjà se faire à travers le sport, c’est une très très très bonne chose. Je veux être un des premiers à soutenir ce projet-là, parce que c’est fantastique !

2- Qu’est-ce que cela représente pour vous qu’un tel projet ait lieu en Afrique, et notamment en Guinée Equatoriale, théâtre de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations ?

C’est une bonne chose. Je crois que la CAN est très importante. Regardez, des infrastructures ont été créées par l’Etat spécialement pour cette compétition. C’est pour cela que l’on a insisté pour que la CAN se déroule tous les deux ans. Car tous les deux ans, un pays africain a l’énergie, la volonté de vouloir créer des infrastructures sportives – et pas uniquement pour le football – car avoir l’accès au sport en Afrique, c’est quelque chose de primordial.

3- Pensez-vous qu’un jeune participant à AFDT puisse faire une grande carrière ? Que conseillez-vous à ces jeunes joueurs qui débutent ?

Pour faire une carrière de footballeur, il faut avant tout beaucoup travailler. C’est surtout ça. C’est une remise en question constante pour pouvoir durer parce que c’est ça, l’idée. C’est bien beau d’apparaître à un moment donné, mais il faut pouvoir durer et il n’y a que le travail qui vous permet de garder le niveau. Beaucoup de travail, de l’intelligence, non seulement tactique mais aussi dans la manière de vivre – diététique, étirements… Des choses banales mais qui font au final le package d’un joueur de football de haut niveau.

4- Pour finir, on va se livrer au petit jeu des pronostics : qui gagnera la CAN en 2012 ?

J’aimerais bien que les pays hôtes réalisent de belles choses, que ce soit la Guinée Equatoriale ou le Gabon. Beaucoup d’autres pays africains ont de grosses qualités, mais est-ce qu’ils vont réussir à les exprimer le jour J ? Je pense notamment à la Côte d’Ivoire, que j’aimerais bien voir accrocher un trophée parce qu’il y a tellement de potentiel… Mais lorsque la compétition arrive, on s’aperçoit que ça ne marche pas. Donc, peut-être que pour celle-ci, ça ira !

Retrouvez l’interview de Marcel Desailly réalisée grâce à Onyx Consulting