Matches truqués : habitude du foot amateur ?

Alors que le club d’Aigues-Mortes vient de déposer une plainte suite à des soupçons de match truqué, le quotidien Vaucluse Matin révèle que de telles pratiques seraient assez courantes dans le monde du foot amateur.

Apéro, merguez
et fast-food…

Alors que dans le foot professionnel, il est généralement question de milliers voire de millions d’euros quand on parle d’argent ou de corruption, les éléments s’avèrent beaucoup plus dérisoires dans le monde amateur. Et pour obtenir des résultats favorables en fin de saison, certains n’hésiteraient pas à employer tous les moyens, même illégaux. Sylvain, un éducateur âgé de 25 ans dans un club affilié au district de Rhône-Durance, a ainsi révélé à nos confrères de Vaucluse Matin un exemple édifiant : « Pour les trois derniers matchs de la saison, à chaque fois les entraîneurs des clubs adverses m’ont contacté pour qu’on lève le pied en échange de l’apéro et des merguez. Il y en a un qui m’a proposé de payer le Mac Do à tous mes joueurs mais j’ai refusé… » Tous n’ont pas forcément la bonne conscience de Sylvain… même si celui-ci assure que tout ne s’est pas toujours passé comme ça : « C’était vraiment bidon ! On ne s’amusait pas. Quand le score était en notre faveur, il fallait qu’on les laisse marquer. Autant rester à la maison. »

« J’ai rarement vu passer de l’argent »

Eh oui, sport et corruption ne font pas bon ménage… D’abord, c’est évidemment illégal ; ensuite, cela enlève toute notion de sportivité. Cela va de soi, et pourtant, cela n’empêche pas la corruption d’être présente dans le foot amateur depuis de nombreuses années – même si le mot « corruption » semble tabou. Ainsi, Didier, président d’un club vauclusien qui évolue dans le monde du football depuis une trentaine d’année reconnaît avoir « toujours connu ce genre d’arrangements. Mais j’ai rarement vu passer de l’argent. Tout se fait dans un bon esprit. Si tu m’arranges cette année, je te le rends la saison prochaine. »

En manque de preuves

Tout le monde serait donc au courant, mais personne ne ferait rien ? C’est que tout n’est pas forcément si simple, comme l’explique encore Bernard Herbert, président du district de Rhône-Durance, dans les colonnes de Vaucluse Matin : « On ne nie pas que la situation existe. On connaît les clubs coutumiers de ce genre d’arrangement. Mais tous les ans, nous ne disposons jamais de preuves suffisantes pour prendre les sanctions adéquates. » La corruption ne serait donc qu’un bruit de couloir, sans faits avérés.
En attendant, des sanctions pourraient être prises contre les deux clubs du district Rhône-Durance, actuellement soupçonnés de « petits arrangements entre amis ».

Retrouvez l’interview complète de Bernard Herbert sur le site de Vaucluse Matin