À la peine en Ligue 2, Auxerre lutte pour éviter de descendre en National à l’issue de la saison 2016-2017
Monument du football français, Auxerre est à la lutte pour sauver sa peau en Ligue 2. 17ème du championnat à 4 journées de la fin, l’AJA pourrait bien dire au revoir au foot professionnel et partir au purgatoire. Pour autant, tout n’est pas fini. Les hommes de Cédric Daury viennent d’enchaîner trois matchs sans défaite et sont juste au-dessus de la ligne de flottaison.
SI l’espoir est permis du côté de l’Yonne, une question demeure : comment l’AJA a-t-elle pu en arriver là ? Comment un tel club a-t-il pu connaître le même destin qu’Evian Thonon Gaillard ? La réponse est simple : c’est la la participation à la Ligue des champions de l’année 2010-2011 qui a plombé tout le travail. Le club n’avait pas les reins assez solides pour assumer. C’est à partir de cette saison que le club a plongé.
2011-2017 : retour sur une série de catastrophes
En 2010, les Auxerrois sont entraînés par Jean Fernandez. L’équipe avec Jelen, Pedretti et Le Tallec se qualifie pour la Champions League. Sur la scène européenne, leurs prestations sont catastrophiques : 1 victoire et 5 défaites. Sur la scène nationale, le club finit l’année à la 9ème place. En fin de saison, Dujon laisse la présidence à Bourgoin et les ennuis commencent. Jean Fernandez est remplacé par Laurent Fournier.
En mars 2012, il est limogé et remplacé par Jean-Guy Wallemme qui ne peut redresser la barre. L’AJA est relégué en L2 après 32 ans en première division. Wallemme est reconduit pour la saison 2012-2013, mais il est remplacé par Bernard Casoni au mois de mars. L’ex-marseillais redresse un peu la barre, mais les Auxerrois déraillent la saison suivante. Alors que le club est en chute libre et près de la zone rouge, Vannuchi prend sa place en mars 2014.
Ce dernier sauve le club et le fait remonter jusque dans le ventre mou. L’année suivante, même chose. L’AJA termine 8ème. C’est alors que Viorel Moldovan débarque, en septembre 2016. Toutefois, en raison de désaccords majeurs avec la direction, le Roumain s’épanche dans les journaux. Le président Guy Cotret et les investisseurs ne sont pas contents. Moldovan est remplacé par Cédric Daury en octobre 2016. Le même mois, l’AJA est vendue au groupe chinois Org Packaging.
Saison 2016-2017 : qu’est-ce qui ne va pas ?
À la suite de la défaite face au Havre lors de la 9ème journée, Viorel Moldovan, qui est connu pour son langage fleuri, a mis le doigt sur les problèmes du club : « À un moment, je ne savais pas si j’étais coach de l’équipe pro ou de CFA. Pendant la préparation, j’ai utilisé quinze joueurs. J’ai pleuré pour avoir un recrutement. (…) Ce n’est pas normal d’avoir un management comme cela. J’attendais autre chose. On se dit qu’on n’a pas de moyens. Mais pourquoi les autres équipes ont d’autres moyens ? J’ai pleuré pour avoir des joueurs de couloir, des joueurs qui changent le rythme. J’ai mal de tout cela. Je suis fatigué. J’ai galéré depuis trois mois. J’en ai marre »
Problème de recrutement donc. Pourtant, au vu de l’effectif affiché lors de la victoire contre Lens (0-1), on ne peut s’empêcher de penser que le 4-4-2 avait de l’allure : Yattara et Courtret devant, Kilic, Obraniak, Touré et Mathis au milieu. Derrière, Traoré, Sané, Tacalfred et Aguilar avec Zacharie Boucher dans les buts. Une belle équipe de mercenaires sur le retour. Le problème est que les anciens (Tacalfred, Obraniak et Mathis) n’ont plus le même rendement qu’auparavant.
Au niveau des départs, Auxerre a laissé filer Sylla, qui fait le bonheur de Saint-Trond. Ibrahima Seck est aussi parti en Jupiler League, du côté de Waasland-Beveren. Pas vraiment une perte pour un joueur qui a pris 4 cartons rouges en 25 matchs. Par contre, le départ de Toughzar vers Sochaux a été un vrai coup dur. Toughzar avait l’expérience nécessaire et connaissait parfaitement le championnat. Mais ce n’est pas avec un seul homme que l’on bâtit une équipe.
L’AJA peut-elle éviter la relégation en National ?
À ce stade c’est du 50/50. L’AJA enchaîne des séries navrantes et des coups d’éclat. Rappelons que cette saison, les hommes de Cédric Daury ont battu Nîmes, Sochaux, Brest, Amiens et Lens. Que des candidats à la montée en Ligue . L’espoir fait donc vivre.
Au classement, les Auxerrois ont 36 points. Le Red Star en a 34 et pointe à la 18ème place. Les Audonniens disputeront donc un barrage contre le 3ème de National. Ce format avantage toujours les petites équipes, qui joueront la double confrontation comme si c’était une finale. De plus, une équipe de National qui tourne bien est toujours supérieure à une équipe de L2 qui lutte pour sa survie.
Orléans et Laval ont respectivement 31 et 30 points. Avec encore 12 points à distribuer, la route est encore longue. Le salut viendra des anciens, qui ont supplanté les jeunes joueurs issus du centre de formation, lesquels n’arrivent pas à s’intégrer et à avoir le rendement nécessaire. Si bien que même si l’AJA se sauve, l’année prochaine sera compliquée si ceux qui ont été formés au club ne prennent pas leurs responsabilités.
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