Savoir se démarquer, tout un art…
Thème tactique de base faisant partie du programme des brevets fédéraux, le démarquage est facile à comprendre pour l’éducateur, un peu moins à expliquer… et à assimiler pour le joueur. Petite piqûre de rappel. Olivier Goutard, titulaire du DEF, passe au tableau noir de Vestiaires Magazine pour expliquer en détail la notion de démarquage.
Un grand classique : au football, qui commande ? Celui qui a le ballon ou celui qui le réclame ? A défaut de se faire une idée très tranchée sur le sujet, la question a d’abord le mérite de mettre en avant la notion d’appel de balle. Une notion qui va de paire avec celle de démarquage.
Seulement voilà, l’éducateur qui hurle à son joueur : « Mais démarque toi ! » utilise un terme générique exact, certes, mais ne fournit aucune des clés nécessaires pour une meilleure compréhension du jeu de la part de son joueur. Or n’importe quel technicien passant son samedi après-midi sur le bord du terrain constatera que le démarquage n’a rien de si naturel et de si… évident. Et s’il assiste à des matches de seniors, il remarquera que les lacunes constatées chez les jeunes perdurent dans les catégories supérieures et parfois même à des niveaux de compétition que l’on ne soupçonnerait pas… Alors se démarquer oui, forcément, mais où, quand et comment ?
Où se démarquer ?
Dans les intervalles. Petit rappel de terminologie footballistique : un intervalle est
un espace entre deux adversaires – ou un espace entre une ligne du terrain et un adversaire – dans lequel le joueur va pouvoir recevoir le ballon. Ici, il faut immédiatement évoquer les notions d’ouverture d’angle de passe et de jeu entre les lignes adverses. « Ouvre un angle de passe – Ecarte-toi »; « décale toi par rapport à l’adversaire »; « fais ton appel entre les deux lignes adverses », ou quels que soient les termes utilisés par l’éducateur – Christian Gourcuff évoque, lui, la « fuite du duel » –, il convient d’aller un peu plus loin que le famélique « démarque-toi ! » ou, pour le moins, que ces principes soient clairs et bien établis dans l’esprit des joueurs.
Quand le joueur doit-il se démarquer ?
a) Lorsque son équipe est en possession du ballon. Une évidence, sans doute, mais une évidence qui perd de sa clarté dès lors que l’équipe se trouve dans un stade de transition « défensif-offensif » ; en d’autres termes lorsque l’équipe vient juste de récupérer le ballon. A cet instant où le sens du jeu bascule, l’instantanéité du démarquage va conditionner tout le reste de l’action.
Un appel effectué dans la seconde de la récupération se finalisera peut-être par un but ou du moins une action franche ; un appel effectué après un trop long temps de réaction et l’équipe repart sur des bases d’attaque placée dont on sait qu’elles s’achèvent moins souvent par un but que par une contre-attaque adverse…
b) Lorsque le partenaire est susceptible de me voir. C’est-à-dire lorsqu’il prend l’information. Tous les entraîneurs connaissent ces joueurs se plaignant de ne pas recevoir de ballons alors qu’ils effectuent mille appels par match. Le « hic » étant qu’ils effectuent leurs appels lorsque le porteur de balle est en train de conduire son ballon et ne peut donc que difficilement « lire » l’appel.
Le rôle de l’entraîneur est donc de sensibiliser le joueur qui sollicite le ballon sur la nécessité de le faire au moment ou le porteur de balle « lève le nez ». Tout un programme !
Comment bien se démarquer ?
Avec un changement de rythme. Notion ô combien essentielle et sans laquelle il n’y a pas de travail de démarquage. L’appel devant être effectué avec une rupture ou une accélération dans la course permettant un décrochage de l’adversaire et une meilleure lisibilité pour le partenaire.
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sur la notion de démarquage
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