Strasbourg : un club pro géré en amateur ?

Mais où va donc le Racing Club de Strasbourg ? En National, si l’on s’en tient aux résultats sportifs, après avoir raté de peu la remontée en L2 cette saison. Mais si l’on se penche sur la situation du club alsacien en coulisses, il y a de quoi y perdre son latin. Ou son alsacien justement. Après avoir évoqué un départ de la Meinau et clamé à maintes reprises qu’il voulait abandonner le statut pro, le président Jafar Hilali (photo) s’est ravisé en fin de semaine dernière et a demandé à la LFP une dérogation pour conserver ce fameux statut pro une deuxième saison en National, comme le règlement l’autorise. La raison ? Une offre de rachat du Racing lui serait parvenue…

Une offre mystérieuse venue d’Allemagne

Selon nos confrères de l’Alsace, le revirement du fantasque président Hilali serait dû à une demande de Jacky Kientz, l’ancien président du club (de 1990 à 1992), et actuel vice-président du conseil de surveillance. Avec l’avocat Arnaud Schmitt, basé à la fois au Luxembourg et sur Strasbourg, il aurait été mandaté par un groupe européen, implanté en Allemagne, mais pas seulement, qui s’est déclaré et a déposé une offre de rachat du club alsacien… mais qui a également tenu àrester anonyme dans le cadre de cette opération. Et alors que Jafar Hilali était en discussion avec deux autres candidats à la reprise, Frédéric Sitterlé – qui avait formulé une première proposition de 1,6 million d’euros, plus deux bonus de 1 million en cas de remontée en Ligue 2 dans les deux ans, puis en Ligue 1 dans les quatre ans, refusée par Hilali – et Jean-Claude Calisesi, cette nouvelle offre a vraisemblablement suffi à changer la donne.

Pour une fois, Jafar Hilali m’a écouté

Aujourd’hui, Strasbourg a cond toujours un statut de club professionnel de National. Mais Strasbourtg est aussi toujours un club à vendre. Chaque chose en son temps serait-on tenté de dire. En tout cas, pour les supporters du RCS comme pour les proches du club, la décision de Jafar Hilali apparaît – pour une fois – comme un soulagement. Ce qu’a d’ailleurs confirmé Jacky Kientz, toujours à nos confrères de l’Alsace : « Strasbourg garde le statut pro. C’était indispensable et c’est un soulagement. Pour une fois, Jafar Hilali m’a écouté. S’il l’avait fait plus souvent, nous n’en serions sûrement pas là. Si les discussions ne se passaient pas bien et si les garanties offertes par le groupe que je représente n’étaient pas sérieuses, Hilali n’aurait jamais demandé le maintien du professionnalisme. » Et, d’un point de vue tout à fait extérieur, le professionnalisme strasbourgeois ne saute pas aux yeux, bien au contraire. Pourtant, un club tel que le Racing mérite bien mieux…