Exploits de l’US Granville en Coupe de France : retour sur les plus belles victoire du club depuis 2015
Comme chaque année, la Coupe de France amène son lot de destinées extraordinaires. Tout le monde se rappelle l’épopée de Calais en 2000 avec son capitaine-courage Réginald Becque, puis celle Quevilly dix ans plus tard avec Régis Brouard aux commandes.
Cette année, le héros de la campagne se nomme Granville. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les Normands doivent affronter Chambly en huitième de finale. Peu importe le résultat, ils ont déjà écrit de très belles pages, non seulement cette année, mais aussi les années passées. Retour les plus beaux exploits de l’US Granville.
2015-2016 : Granville atteint les ¼ de finale de la CdF
À cette époque, l’USG est en CFA2. Le club commence son parcours au 7ème tour. Après avoir éliminé Dives (2-0) puis Saint-Nazaire (0-2), il élimine le Stade Lavallois en 1/32èmes de finale (2-1). C’est déjà un exploit, car les Tangos évoluent alors en Ligue 2. Au tour suivant, c’est Sarreguemines qui tombera (2-1). En huitième de finale, Granville écarte une deuxième formation de Ligue 2, Bourg-en-Bresse (1-0 après prolongations).
Le soir de la qualification contre les Bressans, le gardien titulaire de l’USG Clément Daoudou est agressé en pleine rue. Le fait divers a un retentissement national. Toute la presse sportive en parle. Dans la foulée, Granville apprend ne nom de son prochain adversaire : l’Olympique de Marseille. Le match se jouera au stade d’Ornano de Caen. Pour le club, c’est déjà d’une finale.
Face à l’OM, Daoudou ne peut pas tenir son rang. C’est donc le portier remplaçant qui est aligné, Jérémy Aymes. Petit clin d’oeil du destin : un certain Matthias Jouan se trouve dans les rangs de l’USG. Les amateurs de la Coupe de France le connaissent sans doute : il a participé à l’épopée de l’US Quevilly en 2011-2012, celle qui a mené le club jusqu’en finale au stade de France.
À d’Ornano, les Granvillais font un bon match, mais se font malheureusement sortir par l’OM sur un but de Batsuhayi. Aymes, boosté par le destin tragique du gardien dont il était la doublure, sort un match grandiose et écœure les attaquants marseillais. L’excellent parcours en coupe sera doublé d’une montée en CFA à la fin de la saison.
2017-2018 : Granville élimine enfin une équipe de Ligue 1
Pour comprendre le parcours de Granville lors de cette édition, il faut faire un petit retour en arrière. La saison précédente, Granville fait ses premières armes en CFA. Après un très bon début de saison, les Normands sont candidats à la montée en National. Malheureusement, ce sera Cholet qui héritera du ticket. Granville reste donc sur le carreau. En Coupe de France, le club s’arrête en 1/32èmes, après avoir été éliminé par Angers, club de Ligue 1.
À l’intersaison, l’USG se sépare de plusieurs joueurs qui étaient de l’aventure en 2015. Au début de la saison, il en reste 7 qui ont joué contre l’OM au stade Michel d’Ornano. Le coach Johan Gallon récupère tout de même l’ancien Guingampais Ladislas Dounamia. Deux autres joueurs rejoignent les Manchots à Noël : Sullivan Martinet, qui était réserviste à Guingamp, et Ibrahim Camara (Tarbes). La mayonnaise prend et le groupe montre une étonnante force mentale.
Lors de l’édition 2017-2018 de la Coupe de France, Granville élimine successivement Vierzon (3-2) et Vitré (2-1) avant de retrouver les Girondins de Bordeaux en 1/32èmes de finale. L’USG va alors écrire l’histoire en éliminant pour la première fois une équipe de Ligue 1.
USG-Bordeaux : un exploit pour les hommes de Johan Gallon
Les Bordelais croyaient avoir un match facile. Non seulement, ce ne fut pas le cas, mais ils ont été littéralement humiliés. Tout avait pourtant bien commencé pour les hommes de Jocelyn Gourvennec. Younousse Sankharé ouvre le score juste avant la pause, à la 38ème. À la mi-temps, Granville n’en mène pas large, mais la suite va réserver bien des surprises aux 3.000 spectateurs du stade Louis Dior.
En deuxième mi-temps, les joueurs de Johan Gallon poussent, mais leurs assauts désordonnés sont être facilement contenus par des Bordelais qui jouent tout en contrôle. À 10 minutes de la fin du temps règlementaire, premier avertissement pour les Girondins : Yousouf Sabally est expulsé. À quelques secondes du coup de sifflet finale, le miracle se produit : Sullivan Martinet égalise et offre un sursis aux Granvillais.
Lors des prolongations, Bordeaux va totalement disjoncter. Carrique est expulsé à la 102ème et Dounamia, sur penalty, donne l’avantage à l’USG dans la foulée. Quelques minutes plus tard, c’est Plasil qui écope d’un carton rouge. Bordeaux termine le match à 8 et Granville devient le nouveau héros que la France attendait depuis Quevilly.
Ce match est une revanche à tous les niveaux : pour Sullivan Martinet auquel Jocelyn Gourvennec n’a jamais fait confiance à Guingamp, pour Granville qui élimine enfin une grosse écurie devant son public, mais aussi pour Clément Daoudou qui a enfin disputé (et remporté) un match historique de Coupe de France, deux ans après son agression sauvage.
US Granville : l’aventure continue pour les Normands
En 1/16ème de finale, les Manchots sont opposés à Concarneau, pensionnaire de National. Encore une fois, au bout des prolongations, ce sera la victoire (3-2). Au tour suivant, ils tenteront de prolonger le plaisir en tentant de venir à bout de Chambly. Avant le match, le coach Gallon s’est fendu de mots fleuris pour qualifier leur adversaire : « Chambly c’est quoi ? Ça fait 2 mètres, ça fait 100 kilos, mais c’est pas des joueurs de foot ». Des propos dans la plus pure tradition de l’ancien milieu de terrain du Stade Malherbe de Caen, brut de décoffrage.
Quel que soit le résultat de cette rencontre, le destin de l’USG a déjà marqué de nombreux joueurs au fer rouge comme Martinet, Dahoudou et Dounamia. Mais aussi les frères Théault, alignés ensemble face à Bordeaux et devenus depuis la doublette la plus connue du foot normand.
Entraîné par un ancien joueur pro, Granville aborde la Coupe de France avec ambition, mais aussi humilité. Johan Gallon a une grosse part dans le fabuleux parcours de Granville : il a fait prendre conscience à ses hommes que, même face à une équipe de Ligue 1, le match se gagnait en jouant au foot. Et « pas en se mettant à onze derrière et en priant le Bon Dieu ». Avec une telle mentalité, le monde du foot peut être fier de ses héros.
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